Des chercheurs de l’Institut de cardiologie de Montréal ont démontré qu’il est possible, pour des obèses à haut risque de maladies cardiovasculaires, de maintenir une perte de poids à long terme grâce à un programme combinant activité physique intense par intervalles et conseils sur le régime méditerranéen.
Le kinésiologue Gabriel Lapierre et le physiologiste Mathieu Gayda, en collaboration avec les cardiologues Anil Nigam et Martin Juneau, de l’Université de Montréal, ont mené une étude auprès de 22 femmes et 7 hommes obèses âgés de 52 ans en moyenne qui présentaient d’importants facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, telles l’hypertension, l’hypercholestérolémie, l’hyperglycémie ainsi que la sédentarité.
Cette étude a été présentée à l’automne dernier au Congrès canadien de la cardiologie, tenu à Montréal.
Le programme Kilo-Actif
Pendant 18 mois, les 29 sujets ont pris part au programme Kilo-Actif, qui mise sur l’activité physique et le changement des habitudes alimentaires.
Ainsi, ils se sont soumis à deux séances hebdomadaires d’exercices avec intervalles de haute intensité sur un vélo stationnaire – ou cardiovélo (spinning).
Chaque séance comportait une période d’échauffement de 5 minutes, puis deux séries de 10 minutes constituées de répétitions de 15 à 30 secondes d’effort intense sur le vélo suivies d’autant de secondes de récupération, pour un total de 34 minutes d’exercice. Ce segment était suivi de 20 minutes d’entraînement avec poids.
Les participants ont aussi découvert, au cours de cinq consultations avec un nutritionniste, les principes du régime méditerranéen, qui favorise une alimentation riche en légumes, en noix, en poisson et en huile d’olive, de même qu’une faible consommation de viande.
Des résultats positifs à long terme
Au début de l’étude, les sujets pesaient 98 kg environ. Ils avaient un indice de masse corporelle de 37 et un tour de taille de 113 cm.
Neuf mois après le commencement du programme, des améliorations marquées ont été constatées chez les participants au chapitre du risque de maladies cardiovasculaires : une perte de poids de près de 7 kg; une diminution de 8 cm du tour de taille; une amélioration de 15 % de leur capacité aérobique; une réduction de 6 mm de Hg de leur pression systolique; et une diminution du cholestérol.
De plus, la glycémie s’est améliorée de 23 % chez les sujets diabétiques et de 10 % parmi ceux qui risquaient de le devenir.
« L’intérêt de ces résultats est que toutes ces améliorations étaient encore présentes, et de la même ampleur, 18 mois après le début de l’intervention, ce qui indique que le programme est efficace à long terme », spécifie le Dr Anil Nigam.
D’après le cardiologue, la force du programme Kilo-Actif réside dans sa simplicité et son accessibilité.
« Plus une personne est à risque de maladies cardiovasculaires, plus elle est en mesure de bénéficier de ce programme, qui s’avère à la fois peu coûteux et à la portée de quiconque est motivé à réduire ce risque », conclut le Dr Nigam.
Martin LaSalle
UdeMNouvelles