Alors que plusieurs surspécialisations de la cardiologie telles que l’arythmie, l’imagerie, la cardiologie d’interventions (coronarienne et/ou structurale) et la cardiologie congénitale adulte se sont développées au fil des ans, la prestation des soins aux patientes et patients souffrants d’insuffisance cardiaque avancée (ICA) demeure encore entre les mains de cardiologues généraux.
Le traitement de l’insuffisance cardiaque dépasse aujourd’hui largement le seul ajustement de médicaments. L’avènement de plusieurs options diagnostiques (télémonitoring, dispositifs avec capacité diagnostique d’insuffisance cardiaque (IC) de type moniteur de pression OG ou pulmonaire (HeartPod, Cardiomems) ou d’impédance thoracique (Optivol), et thérapeutiques, tant pharmacologiques, par ultrafiltration, que par dispositifs (dispositifs d’assistance ventriculaire gauche (DAV), dispositif percutané de réduction de l’insuffisance mitrale (Mitraclip), resynchronisateur avec ou sans défibrillateur et transplantation dite pour « receveur marginal ») a rendu nécessaire la reconnaissance de l’ICA comme spécialité à part entière par l’American Board of Internal Medicine (ABIM, 2014) et plus récemment par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada avec un diplôme de compétences ciblées (DCC).
En conséquence, plusieurs centres à travers le monde ont réorganisé leur offre de prestation de services pour avoir une approche intégrée, impliquant plusieurs spécialités médicales et paramédicales, afin d’offrir les meilleurs soins possibles aux patientes et patients souffrant d’ICA, tout en facilitant l’enseignement et la recherche.